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A quoi ressembleront nos futurs logements

 

Connectée, écologique, démontable, mouvante, communautaire. Les qualificatifs ne manquent pas pour définir la maison de demain. « On voit circuler beaucoup d’images. Des constructions flottantes, en verre, futuristes… Mais moi, je n’y crois pas !, s’exclame Frédéric Luyckx, architecte et chef de projet au Ceraa (Centre d’étude, de recherche et d’action en architecture). On leur donne beaucoup de crédit, or elles sont complètement utopiques. »

Mais alors, concrètement, vers quoi allons-nous ? Difficile de répondre de manière précise, bien sûr. Une chose semble pourtant acquise : la maison de demain sera économe en énergie. Elle sera passive, oui. Mais pas question de s’arrêter là. « On va devoir diminuer drastiquement notre consommation de base pour atteindre des labels zéro énergie et limiter notre impact environnemental », indique Marny Di Pietrantonio, directrice technique de la Plate-forme Maison passive.

En clair : produire des énergies renouvelables qui compensent la consommation propre du bâtiment. « L’idée est de tirer tous les bâtiments vers l’excellence énergétique. »

La question des besoins énergétiques et de l’approvisionnement influencera la forme des logements, certes, mais aussi les matériaux. Car de plus en plus, on s’oriente vers la filière du recyclage et la revalorisation (lire par ailleurs).

Autre élément à ne pas négliger : la question de l’adaptabilité des espaces. « Par exemple, quand on construit des bureaux, il faut avoir en tête qu’ils peuvent avoir un jour une autre affectation », constate Frédéric Luyckx.

Leur mutualisation aussi sera au centre des débats du futur. « On voit émerger des projets participatifs où des fonctions comme la buanderie sont mises en commun, ajoute l’architecte. Il y a une évolution de la typologie de l’habitat, surtout dans les environnements urbains. Cela pourrait se généraliser. »

Yves Hanin, sociologue, urbaniste et directeur du Creat (Centre de recherches et d’études pour l’action territoriale), va plus loin. « Nous allons vers la rationalisation des maisons. Dans les villes, on a compris au fur et à mesure comment les subdiviser. Mais pour une maison 4 façades, bâtie dans les années 60, 70 ou 80 dans le périurbain, c’est beaucoup moins facile ! Il y a toute une réflexion à mener. »

Pourquoi les subdiviser ? Car, pour l’urbaniste, « la maison de demain existe déjà aujourd’hui. En Belgique, le parc immobilier est très important. Il y aura donc une phase de rénovation conséquente à ne pas sous-estimer. La question est : comment transformer la ville existante ? Doit-on reconstruire la ville sur la ville ? ».

La mobilité entre aussi en ligne de compte : l’évolution des modèles de transports changera la physionomie des villes, et donc de l’habitat.
Voilà des années qu’on nous annonce l’avènement de la maison intelligente. Le fantasme devient réalité… Le développement de la domotique avait déjà permis une première avancée, celui du numérique et des réseaux sans fil vient tout accentuer. Aujourd’hui, sur la base d’une seule application, comme le service Smart Home d’IPBuilding, il est possible de contrôler l’ensemble de ses appareils électroménagers depuis un seul écran (smartphone, tablette ou boîtier) et à distance: volets, alarme, télévision, chauffage, caméras de surveillance, lumières, mais aussi four ou même frigo.

Car tout est équipé de capteurs connectés, qui permettent d’interagir à volonté. Aujourd’hui, on trouve même des caméras dans le four (comme chez AEG), des plaques de cuisson-écrans tactiles intelligents et des frigos capables d’informer les utilisateurs de leur contenu.

Le système permet aussi de surveiller sa consommation et/ou sa production énergétique. Bref, l’idée est de se faciliter la vie et de faire des économies. De quoi révolutionner le quotidien. A condition de faire confiance à l’électronique…

Source : Le Soir - ANNE-CATHERINE DE BAST