Des nouvelles aides encore méconnues du public
Depuis janvier, un avantage fiscal et plusieurs prêts sont venus s’ajouter aux primes à la rénovationen Wallonie. Bien qu’ils aient fait peu de bruit, ces incitants gagnent à être connus…
Accesspack, Ecopack, Rénopack, chèque-habitat. Trois prêts et une mesure fiscale sont venus s’ajouter en début d’année aux primes à la rénovation, mais ces nouveaux incitants sont passés quasiment inaperçus dans les médias comme au sein du grand public. Avant une analyse de leurs forces et faiblesses, un petit tour de leurs caractéristiques s’impose donc…
L’Accesspack est un prêt hypothécaire destiné à aider les familles à revenus moyens ou modestes lors de la construction ou l’achat d’une première habitation en Wallonie. Le taux ainsi que le montant de l’emprunt sont fixés en fonction des rentrées du ménage et du nombre d’enfants à charge. Les sommes prêtées peuvent ainsi atteindre un maximum de 225.500 euros à rembourser sur trente ans.
Le Rénopack et l’Ecopack sont des prêts à tempéraments 0 % pour le financement de travaux de rénovation. Le premier concerne des réalisations telles que le remplacement du système électrique et des châssis, de la toiture, de la charpente… alors que l’Ecopack est orienté vers les travaux économiseurs d’énergie (isolation, réalisation d’un audit énergétique, installation d’un chauffe-eau solaire ou d’une pompe à chaleur…). Ces emprunts préfinancent les primes énergie que le propriétaire peut obtenir et couvrent des sommes de 1.000 à 30.000 euros à rembourser sur 15 ans maximum. Les Rénopack et Ecopack sont accessibles aux ménages avec un revenu inférieur à 93.000 euros/an et concernent des logements ayant plus de dix ans.
Le chèque-habitat remplace le bonus logement et consiste donc en une réduction d’impôts sur le crédit hypothécaire. Il est réservé aux ménages gagnant maximum 81.000 euros/an. L’avantage fiscal est calculé sur la base du nombre d’enfants et des revenus. Il ne peut pas durer plus de vingt ans et les dix dernières années, la réduction d’impôts est réduite de 50 %.
Que penser de ces nouveaux dispositifs ? « Les autorités ont alloué un budget plus important aux prêts à taux zéro et autres packs afin de compenser partiellement la baisse de l’enveloppe qui était attribuée aux primes, souligne Francis Carnoy, directeur général de la Confédération Construction wallonne. Ces nouvelles mesures permettent globalement d’aider plus de monde tout en ayant un impact financier moins important pour la Région. L’un dans l’autre, les primes et les prêts sont de bons incitants. »
On peut néanmoins pointer quelques faiblesses dans le système, comme les tranches de revenus qui varient selon les aides et ne facilitent pas la compréhension du public, ou encore le fait que, contrairement à son prédécesseur, le bonus logement, le chèque-habitat ne couvre pas les rénovations. Du côté des points forts, ce dernier offrira un avantage fiscal plus élevé que ne le procurait le bonus logement pour les revenus les plus modestes, mais la Confédération Construction wallonne se demande si les banques suivront en accordant des crédits hypothécaires à ce type de ménage.
« Nous soutenons les mesures prises par les autorités, mais nous désirons qu’elles aillent plus loin, précise Francis Carnoy. Nous souhaiterions par exemple qu’on privilégie davantage l’extension du parc immobilier car c’est une nécessité et parce que l’acquisition ou la construction de logements neufs sont génératrices d’activité économique et d’emploi. La rénovation du bâti existant est également un gros défi à relever, et pour cela nous estimons qu’on devrait davantage utiliser la fiscalité comme levier. On pourrait, par exemple, offrir des droits de succession réduits à condition que le montant économisé soit utilisé pour des rénovations du bien. »
D’autres idées sont également sur la table, comme l’intervention d’un tiers investisseur. Reste à voir si elles seront un jour adoptées par les autorités…
Source; le Soir - MARIE-ÈVE REBTS