Quelles sont les nouvelles normes énergétiques?
Pour répondre aux exigences européennes, les normes énergétiques sont de plus en plus strictes dans la construction. Des mesures qui ne sont pas sans conséquence sur le secteur et les candidats bâtisseurs…
Mais qu'en est il en matière de rénovation?
Les normes énergétiques concernent principalement les bâtiments neufs ou assimilés, mais aussi certaines rénovations. La réglementation les reprend dans la catégorie des « rénovations importantes », c’est-à-dire des transformations portant sur au moins un quart de l’enveloppe des bâtiments soumis à permis.
Les rénovations dites « simples » ne sont pas encore soumises à des normes énergétiques en Wallonie, mais d’ici quelques années elles devraient répondre elles aussi à des objectifs environnementaux. Il est toutefois déjà nécessaire de remplir certaines exigences pour obtenir des primes. Des résistances thermiques et des rendements minimums sont, par exemple, imposés pour les matériaux d’isolation employés et les chaudières biomasse installées, et les systèmes de chauffage concernés par les primes sont évidemment les plus écologiques. (M-E.R.)
Normes énergétiques. Deux mots qui ont profondément transformé le monde de la construction ces dernières années. On estime qu’en un peu plus d’une décennie, ces normes énergétiques ont à elles seules fait grimper le coût d’une nouvelle habitation d’environ 20 %. Il faut dire qu’avant 2006, la tendance était plutôt à l’immobilisme et la Belgique figurait parmi les plus mauvais élèves européens en matière d’exigences énergétiques pour les nouvelles constructions.
Aujourd’hui, les normes d'isolation notamment prévoient une couche minimum de 10 centimètres d’isolant entre les murs ! Les exigences ont aussi beaucoup augmenté au niveau des sols, des châssis, etc... Ces dernières années, les normes n’ont en effet cessé d’évoluer pour tendre petit à petit vers les objectifs imposés par l’Europe, à savoir qu'en 2021 tous les nouveaux bâtiments présentent une consommation énergétique quasi nulle. La construction est particulièrement visée par l’Union car il a été établi qu’au sein de l’Europe, le secteur du bâtiment représente à lui seul environ 40 % de la consommation d’énergies primaires.
Ces mesures s’avèrent donc nécessaires pour la préservation de la planète, mais elles sont lourdes de conséquences pour le secteur de la construction. Tout d’abord, il a fallu faire évoluer les produits, mais aussi former les entrepreneurs et les ouvriers à de nouvelles techniques.
Pour les entrepreneurs, ces évolutions constantes sont donc un défi à relever puisqu’il faut constamment se mettre à jour et former la main-d’œuvre.
En plus de compliquer la tâche des entrepreneurs, l’apparition et l’évolution des normes énergétiques ont également eu un impact important sur les candidats bâtisseurs puisqu’en une dizaine d’années, elles ont fait grimper d’environ 20 % le coût d’une construction neuve. Ce surcoût, ajouté au fait que les prix des terrains ont, eux aussi, fortement augmenté, rend la construction de plus en plus inabordable, et ce même si les taux d’emprunt restent bas. Les candidats bâtisseurs font souvent face à ces contraintes en revoyant leurs ambitions à la baisse : maison deux ou trois façades plutôt que villa, surface plus petite, suppression du garage intégré au profit d’un carport, etc. Cependant, dans les années à venir, ces astuces pourraient ne plus suffire… Il a été estimé qu’entre 2021 et 2030, le prix d’une construction pourrait encore augmenter de quelques pour cent pour répondre aux objectifs fixés par l’Europe. Le candidat bâtisseur dépenserait donc en moyenne 20.000 euros de plus pour son habitat, et ce alors qu’en retour il pourra espérer une économie d’énergie de 400 à 500 euros par an.
Vu l’impact des normes énergétiques sur les coûts de la construction et le comportement des acheteurs, les acteurs du secteur surveillent donc de près l’évolution des réglementations. Beaucoup militent pour que celles-ci soient renforcées de manière très progressive car si l’on va trop vite et trop loin, le monde de la construction et les candidats acheteurs risquent d’en pâtir.
Régions : des exigences variables
L’Europe a imposé à ses membres qu’à partir de 2021, tous les nouveaux bâtiments présentent une consommation énergétique quasi nulle. Mais elle laisse à chaque pays la liberté de choisir sa stratégie pour y arriver. En Belgique, ce n’est non pas un, mais trois programmes différents qui ont été mis en place puisque l’énergie est une compétence régionale.
La Flandre a fait office de pionnière en étant la première à imposer des normes en termes de performance énergétique des bâtiments en 2006, alors que Bruxelles et la Wallonie n’ont suivi que quelques années plus tard. Aujourd’hui encore, le nord du pays est très actif dans ce domaine. Il a intégré depuis 2014 l’obligation de recourir aux énergies renouvelables dans les nouvelles constructions, un élément qui n’est pas encore au programme en Wallonie. La valeur K – qui indique le niveau global d’isolation des murs, toitures, sols et fenêtres – réclamée, est par contre moins élevée dans le sud du pays, puisqu’elle s’élève à 35 contre 40 pour la Flandre.
Quant à Bruxelles, elle est la première Région de Belgique à avoir voulu imposer le passif pour les nouvelles constructions. Il s’agit par contre d’une version « allégée » du passif : le PEB , qui entend surtout réduire les besoins en énergie primaire des bâtiments.
Si les différences restaient importantes entre les Régions, elles devraient s’harmoniser en 2021 pour répondre à l’objectif unique fixé par l’Europe, à savoir des nouvelles constructions quasi nulles en consommation d’énergie. La Flandre a ainsi introduit dès 2017 un nouveau système de calcul des performances énergétiques qui pourrait être repris en Wallonie. Même si les niveaux d’exigence entre les Régions resteront différents, cette mesure pourrait déjà faciliter la tâche des constructeurs dont les activités s’étendent à toute la Belgique.
Sources: Le Soir - Marie-Eve Rebts